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La vision du chien

La vision du chien

 

Contrairement à ce qu’on croyait il n’y a pas si longtemps, le chien ne voit pas en noir et blanc, mais son spectre de vision est beaucoup plus étroit que le nôtre. En gros il se limite au jaune et au bleu (deux couleurs complémentaires) pour un résultat qui est plus proche d’une vision monochromatique que d’une vision colorée.

 

 

 

 

Son acuité visuelle est sensiblement plus faible que celle de l’homme (6 pour 20 en échelle de grandeur), mais sa vision nocturne est nettement supérieure (5 fois moins de lumière suffit pour qu’il se dirige sans effort dans un milieu accidenté). Dans la pratique, un ciel étoilé, mais sans lune, lui permet de distinguer nettement une proie mouvante comme le fait son ancêtre le loup, reconnu pour son aptitude à la chasse nocturne. Cette particularité, commune avec le chat, est due à une pellicule fluorescente (tapetum lucidum) qui recouvre le fond de la rétine et qui joue le rôle d’amplificateur de lumière. Cette pellicule provoque l’aspect « yeux fluorescents » des chiens, la nuit venue. De plus, le chien est presbyte et distingue mal les détails à moins de 25 cm.

Le champ de vision est, lui, plus important que le nôtre (ceci est à relativiser avec la race du chien) à cause de la position de ses yeux plus latérale que la nôtre. Mais la zone de coïncidence (zone de vision naturelle du relief) est ainsi plus faible.

 

 

 

 

La disposition des yeux à une place importante dans la vision du chien. Elle varie selon les races (un caniche a les yeux plus rapprochés qu'un lévrier par exemple).

Les yeux du chien étant placés sur les côtés de la tête, il a une perception du relief plus limité que le chat ou l'homme qui ont une vision binoculaire (les deux yeux placés frontalement).

Par contre sa vision est plus large, il perçoit mieux les mouvements de son maître lorsqu'il marche à ses côtés. Le champ de vision du chien est d'environ 250 degrés.

Sa fréquence de vision est beaucoup plus élevée que la nôtre. Ce qui lui permet d’avoir une excellente définition visuelle du mouvement. Disons que nous voyons un maximum de 16 images par seconde (fréquence début du cinéma amateur quand les mouvements paraissaient saccadés). A 24 images par seconde (25 pour la télévision) nous percevons les images comme un mouvement continu, sans les séparer les unes des autres. En augmentant la fréquence de vision, au cinéma par exemple, on tourne à 50 images par seconde pour obtenir, à la projection, un ralenti. On décompose nettement mieux les mouvements sur ces fameux « ralentis » cinématographiques qui correspondent à une vision canine. Conséquence : un chien est sensible à un mouvement humain à 1,5 km alors qu’il ne distinguera rien d’un objet immobile à 20 m. Il verra de la télévision une série d’images saccadées sans lien entre elles. Pas téléphage, le chien... Cette fréquence élevée donne au chien un temps de réaction plus rapide que le nôtre.

 

 

 

 

Dans son comportement de prédation, le chien à besoin de mouvement pour être stimulé. Tout ce qui ressemble à des petits mouvements saccadés va déclencher chez lui un comportement prédation. Sa tactique de chasse, spontanément, est de patrouiller, d’explorer et d’aller fouiner un peu partout jusqu’à ce que quelque chose se mette à bouger. C’est ce qui explique  que, pour de nombreuse proies, pas seulement face au chien, mais aussi vis-à-vis des autres prédateurs, la tactique de défense consiste à s’immobiliser ; c’est l’un des meilleurs moyens pour ne pas être pris en chasse.

En conclusion, le chien voit moins bien avec son œil (en acuité et en couleur, pas en vitesse ni en champ) on ne voit pas avec son seul œil mais, aussi et surtout, avec son cerveau. Imaginons que l’on parle, à propos du chien, de perception au lieu de vision. Le chien entend beaucoup mieux que nous (avec une bande passante supérieure), sent incomparablement mieux (avec une palette d’odeurs cent fois plus étendue) et on peut même imaginer un autre sens que nous aurions entièrement perdu (on comprend mal comment ces animaux, déportés à plus de cent kilomètres, retrouvent leur niche). Avec ces trois sens, au moins, le chien crée une sorte de carte instantanée de son environnement qui lui permet de se diriger en toutes circonstances, de chasser efficacement pour se nourrir, de prévoir les dangers, bref d’évoluer aisément dans le monde qui l’entoure. La vision humaine n’est plus combinée avec d’autres sens parce que nous l’avons isolée, pensant ainsi que l’œil fonctionnait comme un instrument optique. Nos perceptions de l’environnement sont aujourd’hui presque exclusivement visuelles. Il n’en va pas de même dans le monde animal, combinant différents sens pour créer une représentation de son biotope qui, si l’on en croit ses facultés à survivre, vaut bien la nôtre.

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