Sophie Massieu
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Dans les yeux de Sophie Massieu, journaliste, aventurière non-voyante et son chien Pongo
- Par Isabelle Mourier
- Le 16/03/2012
- Dans Histoires vraies
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Sophie Massieu, journaliste non-voyante, et son chien Pongo forment un irrésistible duo que vous pouvez désormais suivre tous les jours sur Arte et qui vous emmène aux quatre coins du monde pour des aventures hors du commun. Cette équipe de choc nous fait voyager autrement, et c’est « dans les yeux » de cette aventurière que vous pourrez découvrir ou redécouvrir les plus belles destinations de la planète.
Avec 23 pays visités en 10 mois seulement, Sophie et Pongo n’ont pas chômé ! Allemagne, Brésil, Bulgarie, Canada, Chine, Grande-Bretagne, Espagne, Etats-Unis, Ethiopie, France (métropolitaine et Dom-Tom), Grèce, Hongrie, Inde, Irlande, Israël, Italie, Jordanie, Finlande, Madagascar, Maroc, Palestine, Pologne et Turquie sont les destinations que vous pourrez découvrir dans l'émission "Dans ses yeux" tous les jours durant 26 mn sur Arte à 18h aux côtés de Sophie et Pongo. Rencontres fortes, aventures extraordinaires et découvertes en tous genres, une émission à ne pas manquer, illuminée par sa présentatrice dont les carnets de voyage vont en faire rêver plus d’un.
Quel est votre parcours ?
J’ai fait des études d’histoire, de sciences politiques et d’histoire du droit puis j’ai fait le CFJ (Ecole de journalisme de Paris, ndlr), dont je suis sortie en 2000. Pendant 4-5 ans j’ai été freelance, en faisant beaucoup de presse écrite, un peu de télé et un peu de radio. Puis en 2005, j’ai eu mon premier CDI au magazine associatif « Faire face », qui est le magazine de l’association des paralysés de France (APF). J’en ai pris la rédaction en chef pendant plus de 4 ans et ça a été un pur bonheur professionnel. Liberté complète, bonne ambiance… Mais je ne voulais pas être enfermée dans le créneau handicap. J’en suis donc partie quand tout allait bien car je savais que si je n’en partais pas à ce moment-là, je n’en partirai jamais. Peu de temps après, « Dans tes yeux » m’est tombé dessus.
Comment est née cette émission ?
Arte a fait un appel d’offres auprès de boîtes de production car ils recherchaient une émission de découverte et de voyage un peu différente… Ils ont eu plus de 160 réponses. La boîte de production Upside Télévision s’est demandé ce qu’on retenait d’un voyage quand on ne voulait pas d’une carte postale : des sensations, des odeurs, des rencontres… ils se sont dit qu’un présentateur aveugle pourrait bien faire passer ces émotions. Ils ont fait appel à moi et ont retenu ma candidature parmi celle de plusieurs candidats.
On est parti à Marrakech faire le pilote puis on a tourné de fin avril à fin février. Je viens de rentrer !
Dans cette émission, qu’avez-vous voulu montrer au public ?
Je n’ai voulu faire passer aucun message en particulier mais si nous avons pu faire rire les gens et montrer qu’on pouvait voyager autrement, partager… je suis heureuse !
Ce qui me touche, c’est quand mes amis me disent qu’on me reconnaît bien, cela veut dire que j’ai su rester moi-même.
Quelle destination vous a le plus marqué ?
Toutes m’ont marqué à leur façon. J’ai différents souvenirs dans chaque pays mais très intenses à chaque fois. Au Brésil, j’ai fait de merveilleuses rencontres, la Réunion m’a transportée, la Corse où j’ai croisé un berger extraordinaire, la Louisiane, Shangaï, ou encore New York où je rêvais d’aller ! Cependant, je peux dire que j’ai été moins sensible au charme de l’Europe de l’Est. Les gens sont plus tristes, plus fermés. Je suis plus attirée par le soleil !
Laquelle vous a posé le plus de difficultés ?
Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières du fait de mon handicap. J’étais avec mon équipe et je fais confiance aux gens. Peut-être parce que je n’ai pas le choix. Mais quand on me dit que je peux monter sur un cheval ou sur un scooter, je pars du principe que si la personne avec moi me dit que je peux le faire, c’est que c’est ok ! Par contre, ce qui a pu poser problème, c’est Pongo, mon chien. Je refuse catégoriquement de le mettre en soute lorsqu’on prend l’avion par exemple. Cela a parfois été un combat. Et dans certains pays du Moyen Orient par exemple, les chiens peuvent être considérés comme impurs. Il y a donc des endroits où l’on nous refusait l’accès.
Vous voyez vous vivre dans l’un des pays que vous avez exploré ?
J’aimerais vraiment avoir une expérience à l’étranger car je crois que je le regretterais sinon. Il me faudrait du soleil ! Après je ne sais pas vraiment où. Il est clair que je ne suis pas maso et que je n’irai pas dans un pays où les chiens ne sont pas bien intégrés, et où je pourrai être confrontée à trop de difficultés. Il faudrait aussi que je parle un minimum la langue. Mais je parle l’anglais, l’espagnol et l’italien.
Comment avez-vous préparé les voyages ?
Je n’ai malheureusement pas eu le temps de préparer en amont les émissions, faute de temps. Une journaliste pré-production s’en est chargée. Sur place, nous étions cinq pour chaque émission.
Pensez-vous que vous avez fait vous aussi voir les choses différemment à certains de vos interlocuteurs ?
Je l’espère ! Mais c’est à eux qu’il faut demander. Ce qui est bien, c’est que les gens doivent me toucher pour me parler ou me faire découvrir des choses, du coup, ça crée un lien dès le départ. C’est ce qui fait qu’en quatre jours (c’est le temps pour chaque destination) des liens forts ont pu se tisser.
Avez-vous eu peur ?
C’est bizarre tout le monde me pose cette question ! Mais peur de quoi ? J’ai moins peur quand on me fait grimper sur un arbre car si on me dit de le faire, je fais confiance, qu’en marchant avec quelqu’un sur un trottoir parisien qui me dit toutes les secondes « attention ! ».
Comment Pongo a t-il vécu cette expérience ?
Il a été super ! C’est la grande star de l’émission. Il a été mis à rude épreuve parfois, il a fait du scooter, du voilier… il y a une fois où il n’a pas été bien, mais on revenait d’Inde où il faisait 35 degrés… Sinon, je crois que tant qu’il est avec moi, tout se passe bien !
Qu’est-ce qui fait que vous aimez un pays ou pas ? Comment on sent la différence entre une plage au Brésil ou en Israël ?
Il y a plein de choses qui comptent. L’accueil, l’ambiance, le climat, l’odeur de la mer, le grain du sable… Je suis une femme de la mer, je suis née en Normandie, j’y suis donc très sensible.
Quels sont vos projets ?
J’espère continuer l’émission !
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Marie Claire: Claire Schneider