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Mon chien fugue : Pourquoi et que faire pour remédier à ce problème
- Par Isabelle Mourier
- Le 07/03/2013
- Dans Santé & pratique
- 2 commentaires
Mon chien fugue : Pourquoi et que faire pour remédier à ce problème
Le chien fugueur est conscient de sa « faute »
Nous entendons souvent ceci : « Vous comprenez, il a un hectare pour lui tout seul, il n'est quand même pas à plaindre ! » Non c'est sûr qu'il n'est pas à plaindre mais cela ne l'empêche pas de s'ennuyer dans son hectare !
Paradoxalement, souvent les gens ayant des chiens en appartement s'en occupent plus, car ils sont obligés (normalement !) de le sortir plusieurs fois par jour. Alors que les propriétaires terriens oublient parfois le « truc » qui flâne tout seul dans le jardin. Comme si le fait de disposer d'un espace assez grand évitait l'ennui ! Essayez, vous, de rester tout seul des jours entiers dans une chouette propriété, sans piscine, sans Internet, sans téléviseur, sans téléphone et surtout... sans amis ! Et on verra si vous ne mourrez pas d'ennui.
N'oubliez, vous êtes responsable juridiquement de votre chien.
Pourquoi mon chien fugue ?
La sexualité : Eh bien oui, il y a des chiens qui passent leur vie à fuguer pour aller au-devant de conquêtes féminines ! Pour certains cela vire à l'obsession ! Ce phénomène touche aussi
bien les chiens de race que les bâtards et les corniauds. Ils sont alors capables de faire 20 kilomètres et de disparaître plusieurs jours pour les beaux yeux de la belle que l'instinct ou l'odorat leur a fait découvrir... Et ils reviennent souvent avec de jolies cicatrices des combats qu'il leur a fallu mener pour décrocher les faveurs de l'intéressée.Notez qu’un chien peut sentir une femelle à plus d’un kilomètre.
Attacher le chien en période de rut n’est pas la solution au problème, bien au contraire.
La peur : certains chiens ont peur des pétards, des feux d’artifices, des orages ou autres bruits effrayants… Voilà autant de situations effrayantes qui peuvent provoquer la fuite du chien ou autres évènement perturbants : se faire courser par d’autres chiens, se retrouver seul, etc.
Un chien plus sensible que d’autres peut être amené à avoir des réactions qui paraissent plus « disproportionnées » (peur panique) et l’amener à fuir la situation stressante dans laquelle il se trouve.
Le milieu familial : lorsque le chien n’est plus à l’aise dans sa meute (chez vous), il peut décider d’aller ailleurs, un sentiment de sécurité ou d’intérêt qu’il ne ressent plus chez vous. La cause : peut-être un déménagement, l’arrivée d’un enfant, d’un nouvel animal… ça peut conduire à des perturbations, à un stress pour de celui-ci.
La race : il existe des races de chien qui sont par nature plus fugueuses que d’autres, comme les chiens nordiques avec les Husky. Certains chiens en fonction de leur personnalité sont plus disposés que d’autres à explorer. Les chiens de chasse notamment puisqu’ils ont été sélectionnés spécialement pour ça. Les propriétaires de Beagles et de Labradors en savent quelque chose... En prime ce sont en général des chiens qui ont besoin de courir et de se dépenser quand ils sont jeunes (voire jusqu'à un âge avancé). Ne vous étonnez pas de les voir quitter le domicile dès que l'occasion se présente. Les Montagnes des Pyrénées (les célèbres « patous ») conçus pour gérer toute la journée des troupeaux en parfaite autonomie seront aussi tentés de prendre la poudre d’escampette.
Pour combattre l’ennui : Un chien peu stimulé cherchera et trouvera vite de lui-même comment s’occuper. Dans son milieu naturel, le chien parcourt plusieurs dizaines de kilomètres par jour, explore, chasse, entretient des relations avec ses paires … De ce fait toute source extérieure de jeux peut devenir très motivante pour votre compagnon.
La recherche de nourriture : A une autre époque, c’était le seul moyen pour les chiens de pouvoir se nourrir. Désormais à part les chiens abandonnés ou bien les « gourmands », rares sont ceux qui font encore les poubelles ou chassent pour se nourrir. (Si des voisins nourrissent le chien fugueur, leur demander de ne plus le faire en leur expliquant pourquoi : désagréments des fugues, risques d'accidents, etc.).
Que faire avec un chien qui fugue ?
Si la fugue du chien est d’origine sexuelle : le plus simple est la castration. Si vous souhaitez avoir un mâle reproducteur, vous pouvez lui administrer des produits hormonaux qui calmeront ses ardeurs. La castration sera efficace à 100 % chez les chiens qui fuguent exclusivement pour aller rejoindre des chiennes en chaleurs. Notons qu'il existe maintenant des implants de desloréline, véritable castration chimique, sans effet secondaire, et avec une durée d'action de six mois à près de deux ans, selon le poids du chien et le dosage de l'implant : ceci permet d'évaluer l'efficacité de la castration chez un chien fugueur, sans pour autant pratiquer une intervention irréversible. On ne sera plus, néanmoins, à 100 % d'efficacité, loin de là, mais il faut bien être conscient qu'elle ne résout pas tous les cas de figure, et que, selon les raisons qui les poussaient à partir, certains chiens castrés continueront à fuguer.
Ne l’enfermez pas, il ne comprendrait pas et ressentirait un sentiment d’injustice. Il ne faut pas oublier les exercices d’éducation comme le rappel, au pied, pas bouger avec des sources de motivations. Par exemple, quand il est en train de jouer avec un autre chien ou de jouer à la balle.
Dans le cas d’un chien peureux : il est nécessaire de traiter le problème à la source : par exemple, s’il a peur d’un bruit, il faut l’habituer petit à petit au bruit en l’enregistrant et le mettant de plus en plus fort très progressivement quand il est en train de jouer par exemple.
Dans le cas d’un changement familial : il faudra s’attacher à rendre au chien sa place dans la famille en veillant à ce qu’il garde son statut de dominé. Il faut lui accorder plus d’attention. Vous devez renforcer vos liens avec votre compagnon : des balades, des caresses, des marques d’affection, des jeux, des exercices d’éducation. Le faite de passer du temps pour reprendre l’éducation va être un moment privilégié avec lui. Il est élémentaire que votre chien est le rappel et les bases d’éducation avec les sources de motivations comme un autre chien ou en jouant avec une balle. Il faudra toujours être patient, calme et assurer, ne jamais s’énerver. Quand vous sortez de chez vous avec votre chien, le faire toujours sortir après vous. Vous pouvez le assoir lui dire « attends ou pas bouger » et lui donner l’ordre de passer. Vous pouvez lui faire faire cet exercice plusieurs fois d’affiler en lui disant rentre puis attends et sort. Quand vous finissez cet exercice lui faire faire une bonne balade. De ce fait il finira par comprendre qu’il doit sortir que sur ordre. Et idem pour rentrer chez soi.
Surtout, lorsque vous récupérez votre chien ou s’il revient, félicitez-le, le gronder serait contre-productif. Confortez sa motivation à rester en famille, donnez-lui une place qui lui est propre. Vous réduirez ses velléités de fugue, souvent risquées pour lui et angoissantes pour vous-même.
Quand la fugue est une histoire de race : L’éducation de votre compagnon sera la meilleure réponse. Les bases de l’éducation sont notamment très importantes et capitales comme la marche en laisse sans tirer il va de soi ! Le stop, non, au pied, le rappel, pas bouger, etc. Votre chien doit connaitre et vous écouter non pas seulement quand vous êtes seul avec lui mais quand il a une source de motivation telle qu’un portail ouvert, quand il joue à la balle avec vous, ou s’il s’amuse avec un autre chien, etc. …. Regardez la série d’exercice dans le paragraphe ci-dessus.
La clôture : La première chose à faire est de bien clôturer le terrain et de fermer le portail : il n'y a aucune raison pour que l'idée que le chien se fait de son territoire corresponde exactement aux limites de la propriété ! si le terrain est ouvert, il partira tout naturellement se promener, et il sera très difficile de lui faire comprendre qu'il a le droit d'aller jusqu'au portail, et pas de l'autre côté si celui-ci reste ouvert.
Certains chiens peuvent sauter très haut, notamment lorsqu'ils sentent une chienne en chaleur. La clôture devra donc être pensée en conséquence.
La clôture anti fugue : Lorsque vous avez affaire à un dur à cuire qui met sa vie en danger par des fugues régulières, la clôture anti fugue pour chien s’avère être la solution efficace. Vous délimitez votre terrain avec une clôture invisible, et mettez un collier transmetteur à votre chien. Lorsque celui-ci franchit la limite, une stimulation électrostatique désagréable mais non dangereuse, l’empêche d’aller plus loin.
Cette clôture anti fugue existe également avec un collier transmetteur en version spray diffusant un signal sonore puis une vaporisation (indolores), l’empêchant d’aller plus loin.
Progressivement, votre chien comprendra parfaitement quelles sont les limites physiques de son territoire et abandonnera l’idée de fuguer.
Toutefois, un chien peut très bien accepter le choc électrique dans l'enthousiasme de la fugue, et donc partir se promener quand même, mais être rebuté par ce même choc électrique lorsqu'il essaye de rentrer, plus tranquillement, après sa "promenade" : l'animal restera donc dehors, et l'effet obtenu sera contraire à celui recherché.
Attention, au chien sensible au craintif, vieux ou avec une santé fragile, demandez avant à votre vétérinaire s’il n’y a pas de contre-indication.
Bien lire la notice avant de faire marcher le dispositif avec le collier
Pour commencer, un premier point élémentaire mais avec lequel tout le monde commet l'erreur : ne hurlez pas sur votre chien à son retour. Cela ne sert à rien, au contraire. Le chien n'associe pas sa fugue avec la punition différée, c'est le retour à la maison qui devient alors synonyme de remontrances. Alors, même s'il revient à la maison cinq heures après son départ et que vous avez alerté la police municipale, la fourrière, la SPA et tous les vétérinaires de votre région, faites-lui la fête ! Pour gronder votre animal, il faut toujours le surprendre sur le fait : donc au moment du départ et au moment précis où il passe le portail, afin qu'il comprenne bien que « la fugue c'est mal ! ». Puis, face à un animal qui a cette manie, rusez ! S'il se sauve dans la journée quand vous êtes au travail, commencez par lui donner à manger le matin au lieu du soir. Cette astuce est bien connue des agents de gardiennage travaillant souvent la nuit qui ont besoin d'un chien vif et éveillé pour patrouiller. En effet après un bon repas, le chien fait comme nous : il digère ! Et pour ce faire, en général il dort. Comme un estomac canin met 12 heures à digérer un repas... il sera forcément moins motivé pour fuguer avec l'estomac plein Bien sûr, s'il mange le soir, changez progressivement ses horaires, en coupant sa ration en deux doses, une le matin, une le soir. Allégez doucement l'une et augmentez progressivement l'autre, jusqu'à aboutir à un repas par jour, le matin, le tout étalé sur une période d'une semaine. Attention aussi aux races nerveuses et susceptibles d’avoir un retournement d'estomac, là mieux vaut respecter les consignes de votre vétérinaire.
Si votre chien fugue au cours de vos promenades, changez régulièrement vos trajets ainsi que l'heure de balade. Cela évitera qu'il se croie chez lui partout et qu'il explore sans aucune crainte son territoire
Système D
Si votre chien fugue pour faire un tour tranquille. Prenez deux bons copains qui n'ont pas peur des chiens, et que votre compagnon ne connaît pas. Armez-les d'un gros bâton, de casseroles, ou de n'importe quoi d'autre dont votre chien peut avoir peur. Cachez-les chacun dans la rue, un à droite, un à gauche, de façon à ne pas laisser d'issues de secours à votre fugueur ! Ensuite, arrangez-vous mine de rien pour provoquer la situation où votre chien se sauve, en laissant le portail entrouvert. Votre petit futé va vite découvrir l'aubaine. Au moment où il met les pattes dehors, vos amis vont lui foncer dessus en hurlant et en faisant tournoyer leur bâton, pour lui coller une peur magistrale. Qu'est-ce qu'il va faire ? Retourner en courant chez lui. Là vous l'attendez et immédiatement, vous le rassurez chaleureusement en lui faisant un gros câlin. Puis, mettez lui la laisse et vos amis ayant disparu, vous l'emmenez faire une bonne balade ! Si vous lui faites le coup plusieurs fois d'affilée, il va vite associer : la rue tout seul = danger, avec mon maître = sécurité. Vous aurez besoin de plusieurs copains, pour que votre chien ne les reconnaisse pas et ne réduise pas la situation dangereuse à deux individus précis. Vous avez aussi intérêt à prévenir les voisins pour qu'ils ne s'étonnent pas et n'appellent pas la SPA ! Si votre chien fugue seulement quand vous n'êtes pas là, partez de chez vous, demandez à vos amis de lui faire peur. Laissez alors votre chien rentrer tout seul et arrivez juste après. Faites-lui immédiatement un gros câlin et offrez-lui une bonne balade.
Votre compagnon en tirera des conclusions identiques. C'est un peu compliqué à mettre en œuvre sur le moment, mais ça produit des résultats généralement fulgurants. Et puis par rapport au risque de voir votre chien se faire écraser ou rentrer plein de cicatrices après une bagarre, quelle tranquillité à long terme ! Si l'envie le reprenait après quelques mois, n'hésitez pas à lui refaire une séance et il sera calmé de façon durable.
A partir du moment où vous avez obtenu de votre chien qu'il cesse de fuguer, veillez à ce qu'il ne s'ennuie pas sinon il risque d'être à nouveau tenté. Il fait un effort de son côté, alors faites-en un aussi, et offrez-lui fréquemment des grandes balades, de façon à ce qu'il puisse dépenser son énergie, mais pas sans vous ! Offrez-lui des os en peau à ronger quand vous partez, en bref essayez de le distraire au maximum. Et puis en vieillissant, votre compagnon devrait normalement devenir plus casanier...